L’Australie pays de vin et de vignobles!
L’Australie est bien sûr connue pour ses kangourous de toutes les tailles, ses Koalas nonchalants, son grandiose opéra dans la baie de Sydney, son gros rocher rouge sacré (l’Ayers Rock/Uluru), son Out-back où l’on rencontre les véritables et rudes « Aussies !»… mais l’Australie, c’est aussi un pays de vins et de vignobles !
À l’origine, les Aborigènes d’Australie ne connaissaient ni la vigne ni le vin. Ils fabriquaient des boissons fermentées, à base de plantes ou de miel, qu’ils buvaient lors de cérémonies. Les premières vignes sont arrivées en Australie en 1788 en provenance du Cap de Bonne-Espérance dans les cales du navire du Capitaine Arthur Philip. Ce capitaine « œnologue » les planta solennellement à l’emplacement de l’actuel Jardin botanique de Sydney. Mais il faut attendre 1830 pour parler d’une véritable viticulture, époque à laquelle l’Écossais James Busby, considéré comme le père du vignoble australien (et également un des « fondateurs » de la Nouvelle-Zélande!), va développer la viticulture et produire du vin dans la Hunter valley (Nouvelle-Galles-du-Sud) et dans la Barossa valley (Australie-Méridionale). En 1831, il fait un voyage en Europe pour recueillir des cépages (type de plant de vigne) principalement en France et en Espagne afin de bonifier le vignoble australien. Une des variétés collectées était la Syrah, que Busby appelle Scyras ou Shiraz. Ce cépage est devenu une des variétés les plus importantes en Australie. Encore aujourd’hui, le Syrah domine, bien qu’on trouve également en quantité importante du Cabernet Sauvignon, du Chardonnay, du Pinot noir, du Riesling et du Sémillon (liste non exhaustive!). Dès 1854, les Australiens réalisent la première exportation de vin vers le Royaume-Uni, qui a longtemps considéré l’Australie comme leur vignoble.
En Australie, le vin a longtemps été l’apanage de la grande bourgeoisie, la bière étant la boisson populaire par excellence. Il faut attendre la 2e guerre mondiale pour que le vin se « démocratise ». Aujourd’hui on trouve dans tous les pubs australiens, à côté de la bière, des vins rouges ou blancs. Les Australiens consomment en moyenne autour de 24 litres de vin par habitant par an, mais encore loin derrière les Français (premier consommateur avec en moyenne autour plus de 50 litres par habitant par an!).
La viticulture australienne a fait ses débuts voilà à peine un siècle et demi alors que l’Europe a deux millénaires de tradition dans ce domaine. Comme d’autres pays du Nouveau Monde, l’Australie apprend vite et progresse à pas de géant.
Les vins australiens, notamment les rouges, sont considérés comme des vins « pleins, corsés voir musclé, avec un goût du fruit, direct et sans détour ». En un mot, on peut définir ces vins comme « pleins de saveur »!
Les vignerons « Aussies » produisent un bon nombre d’excellents vins, dont quelques-uns de classe mondiale avec un degré d’alcoolémie de 13 à 13,5% vol. voir 14% vol. Cette haute teneur en alcool, qui n’est pas une exclusivité australienne, ne nuit aucunement à sa qualité.
Grâce à un bon marketing, une technologie de pointe et une très grande qualité, les ventes de vins ont décuplé sur les marchés d’exportation ces dix dernières années. L’Australie est le sixième pays producteur derrière l’Italie et la France (qui se battent régulièrement pour la première place), l’Espagne, les États-Unis et l’Argentine, alors qu’en superficie elle possède que le 11e vignoble mondial (selon l’OIV, organisation du vin et de la vigne).
Il est à signaler que l’industrie vinicole australienne est extrêmement concentrée, car 80% du vin est produit par quatre sociétés viticoles importantes : Penfold’s, BRL Hardy, Orlando et Mildara Blass.
À noter aussi qu’il n’y a pas encore là, comme en Europe, de réel système d’appellation contrôlée bien que depuis 1993 les choses ont pris une tournure plus sérieuse sous l’égide de l’AWBC (Australian Wine and Brandy Corporation). Ainsi, sous le contrôle de l’AWBC, les vignerons doivent se soumettre au LIP (Label Integrity Program), un label qui s’efforce de garantir le millésime, le cépage et la région de production. Les vins sont aussi parfois identifiés par un numéro de cuvée (Vat ou Bin). Ils sont issus majoritairement de mélanges en provenance des diverses régions de production.
La législation, comparable à celle des États-Unis, tient en quatre points :
1)si l’étiquette mentionne une origine, au moins 80% du raisin doit provenir de cette origine;
2)si l’étiquette mentionne un cépage, le vin doit contenir au moins 80% de ce cépage;
3)si le millésime est indiqué, au moins 95% du raisin doit être de ce millésime;
4)si plusieurs cépages sont mentionnés, le cépage dominant doit être mentionné en tête, à moins que les deux cépages soient présents en proportions égales.
Dans ce système typique des pays du Nouveau Monde, les vignerons ont plus de liberté pour concocter des mélanges, que sûrement les organismes de contrôle européens réprouveraient… Le plus souvent cette pratique concerne les vins bon marché, mais les grandes maisons l’emploient aussi pour des vins de qualité, avec des résultats parfois excellents. Par exemple, un des meilleurs vins du pays est obtenu par mélange de cabernet du Coonawarra et de syrah de Barossa…
Alors, n’hésitez pas à partir avec Planète Découverte en Australie, pour visiter les vignobles et déguster ces étonnants et succulents vins australiens. À déguster avec modération bien sûr!
Pierre
« En voyage, je regarde la carte des vins pour éviter les bouchons. » – Raymond Devos
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